Dès le XVIIe siècle, les premières manufactures se développent dans le royaume. On note l'existance d'ateliers de fabrication de tabac en poudre à PARIS au cours des années 1670. Apparaîtra également une activité manufacturière dans les villes de MORLAIX et de DIEPPE dès 1680.
 
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 Manufactures de tabacs de MORLAIX et de DIEPPE
 
Manufacture Nationale des tabacs -Dijon. Tabac à priser
 
Le tabac à priser était "purifié" par de nombreux lavages jusquà ce qu'il perde son odeur naturelle. Ensuite, la décoction était teinte et l'on y ajoutait du parfum tiré d'essence de fleurs très variées.
 
Il existait des tabacs à priser pour toutes les heures de la journée, le matin, le midi ou pour après dîner. Quelques uns étaient spécialement fabriqués pour les femmes, les personnes âgées, les jeunes etc...
 
 
Il se présentait plus communément sous la forme d'une carotte (l'emblème des débits de tabac) dont les feuilles étaient séchées, enroulées et ficelées, carotte qu'il fallait ensuite couper en morceaux et raper soi-même.
Le tabac tout préparé n'étant pas à la portée de toutes les bourses.
 

La râpe à tabac

Pour râper le tabac, on utilisait un objet spécifique en bois, en céramique, en ivoire ou en fer composé le plus souvent d'un râpoir en fer perforé de petits trous et d'un support l'enserrant en totalité: la râpe à tabac.
 
 

 

 
 
Un abbé de cour en train de râper sa carotte de tabac à l'aide d'une râpe à tabac.
Gravure populaire, musée du tabac Bergerac.
 
 
Ci-après exemples:
1/ d'une rape à tabac en bois- origine France 1750
2/ d'une râpe à tabac en ivoire- origine Hollande 1730
 
1 Photo: http://www.lecurieux.com  2Photo: http://www.lecurieux.com Phto: http://www.lecurieux.com
 
Cet objet se terminait généralement par une coquille qui permettait de recueillir le tabac râpé pour une seule prise:
Photo 2a
 
2aPhoto: http://www.lecurieux.com 2bPhoto: http://www.lecurieux.com
 
Rapidement un petit compartiment fut ajouté au dessus du râpoir permettant de stocker la poudre de tabac:
Photo 2b
 
Au XVIII e siècle, avec l'apparition du tabac"prêt à priser", d'abord commercialisé par les débitants privés puis par les "rapeurs jurés" qui se déplaçaient et râpaient le tabac à domicile, cet objet pourtant attachant disparut peu à peu au profit de la tabatière qui connut un vif engouement et une large diffusion.
 
 
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Image de Santini, paquet de tabac à priser SCAFERLATI