

Ce petit aparté apporte quelques
anecdotes concernant l'utilisation de la tabatière à
travers les différentes traditions régionales de notre
pays:
En Bresse, il était de coutume que
le futur marié achetât une tabatière afin
d'offrir lors de ses fiançailles une pincée de tabac
à priser à chacun des invités masculins alors
que la fiancée, elle, distribuait des dragées. Bien
souvent, le fiancé n'étant pas priseur lui-même
délaissait sa tabatière une fois les fiançailles
terminées.
Exemple ci-dessus d'une tabatière
de mariage. Généralement en bois, celle-ci avait un
coeur ou des fleurs gravés sur le talon. L'ouverture se
faisait en soulevant ou en faisant pivoter le couvercle.
*
Sabots à
système, l'ouverture se fait en appuyant sur la languette: la
partie supérieure pivote
*
Autres exemples
de tabatières de mariage
*
Encore en Bresse, Serge Segas nous relate
l'histoire des cannes de conscrits de Villefranche:
(voir le site de M.G.W
SEGAS sur les cannes anciennes de
collection; "Galerie 34" 34, Passage Jouffroy, 75009 PARIS)
Cannes de Conscrits et tradition
régionale
Bien qu'ayant les mêmes bases
partout en France, la conscription offre des variantes selons les
régions.
Exemple, cette particularité de la
Bresse où les conscrits ayant des cannes à priser
faisaient le tour du village en distribuant du tabac et en
quêtant pour payer leurs libations.
La conscription a bien changé mais
elle existe toujours!
Quelques détails, empruntés
à l'ouvrage "Les conscrits" par Michel Bogon (Berger-Levrault
Paris 1981):
... Leur canne est tricolore, à
grosse tête sphérique de bois ou de métal et leur
porteur la fait tournoyer.
Du point de vue militaire, cannes et
haches ne sont pas des armes mais entre les mains des conscrits elles
le deviennent, spécialement contre les communes et les
quartiers ennemis.
Une émulation s'instaurait entre
classes: chacun voulait se rendre inoubliable par la qualité
de ses musiciens ou de sa chanson, par l'adresse de son
porte-canne...
.
.
Un des derniers porte-canne,
à la fête des conscrits de Villefranche, en 1979
En Périgord, Guy Rauzet nous
conte l'histoire de "Denise la priseuse":
(voir le site de Guy Rauzet: Bouzic-Perigord)
"La Denise habitait seule le village de
Leysalles. Vieille fille, elle prisait. Je ne sais pas si cela se
fait encore beaucoup de nos jours. Le produit utilisé
était le tabac à priser, qui était un tabac
finement broyé. On en introduisait une petite pincée
dans les narines et on reniflait. Quel bienfait avait-il ? Je pensais
à l’époque qu’il aidait à mieux respirer
lorsqu’il passait dans les bronches.
Après avoir prisé,
lorsqu’on se mouchait, c’était une matière noire comme
du charbon que l’on rejetait. Les mouchoirs en étaient tout
dégoûtants. Et notre Denise, quand elle venait chercher
son pain à Bouzic (Leysalles est sur Saint Martial de Nabirat
mais non loin de Bouzic, ce qui en faisait
son lieu de référence),
elle sortait son mouchoir, l’entortillait en forme de tresse et le
mettait sur la tête en l’enroulant autour de ses cheveux. Ce
montage lui servait de support pour mettre son pain et, droite comme
un I, elle remontait à son village. N’oublions pas qu’une
tourte pouvait faire 15 livres (7 kg et demi, voir le récit
"Le pain au quotidien").
Elle transportait ainsi sa tourte
à la manière des porteurs d’eau dans certains pays
d’Afrique. Ce système était chose courante : les femmes
portaient ainsi leur bassin de linge pour aller au lavoir ou de gros
paniers en osier où se trouvait le déjeuner qu’elles
portaient aux heures des repas aux personnes de la famille qui
travaillaient dans les champs. Revenons-en à Denise. Lors de
son retour, à son passage alors qu’elle traversait le bourg,
nos voisins et voisines faisaient une grimace de dégoût.
Vous pouvez imaginer la couleur de son mouchoir et le voir ainsi en
contact avec le pain ! Inutile de vous dire que les invitations
à manger chez elle étaient systématiquement
refusées ! Tout le pays connaissait la Denise, celle qui
prisait et empestait sa demeure de ce produit."
Un grand merci à Alan Mountfort
/GB pour son information concernant les "us et coutumes" d'un petit
village du Buckinghamshire, relatés dans le magazine de la
paroisse daté de 1871: lors d'une fête de village, afin
de collecter de l'argent pour l'église et l'école de
l'église, les gens paradaient avec une canne à priser.
Proposaient-ils comme en Bresse une petite prise contre une petite
pièce ?
"Sorry my French is not
up to a translation, but I have found a report in an old parish
magazine dated 1871 from Buckinghamshire, England of a village fair
or fete to raise money for the church and the church school. It
states that one of the "amusements" was "snuff-box-sticks". Do you
think this means that the children or adults went around offering a
pinch in return for a little money as you state happened in France or
could it have been some sort of game. Either way I thought you might
be interested".
Kind regards - Alan
Mountford
Si vous avez d'autres
anecdotes régionales sur l'utilisation de la tabatière
ou des photos de cannes à priser, n'hésitez pas
à me contacter, je me ferai un plaisir de les mentionner sur
mon site. Merci d'avance !
Photos de cannes à
priser:
Canne à priser avec
compartiment à tabac en argent avec
poinçons.
Origine Anglaise
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RARE CANNE A PRISER
ECOSSAISE
Epoque 1840
Tabatière dite "Mull" en
corne de belier , métal et cuivre montée sur une canne
en acajou. Longueur totale 86 cm.
Avec mes remerciements à
Margo /UK pour ses photos
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BEL OBJET D'ART POPULAIRE.
Canne en bois
équipée d'une tabatière en guise de
pommeau.
Petite bague en
aluminium.
Avec mes remerciements à
Brocjob / Auvergne pour ses photos
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Canne à priser en bois en
forme de tête d'aigle.
Origine anglaise; fin
19eme
Avec mes remerciements à
Silverzebrano/Merseyside / UK pour ses photos
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Belle et originale canne à
priser
Pommeau tête de mort en
bois de cerf.
Origine france;
19-20eme
Avec mes remerciements à
Antoine / Issy-les-Moulineaux pour ses photos